TRANSTAÏGA (ARIANE GÉLINAS)
Les villages assoupis, t01
Éditeur: Marchand de feuilles
Date de parution: Avril 2012
Nombre de pages: 152 p.
ISBN: 9782923896106
Résumé/Extrait:
Premier tome de la trilogie Les villages assoupis qui met en lumière des villages fantômes québécois, Transtaïga tisse le fil rouge entre les barrages hydro-électriques, les lacs anonymes et les hameaux à la limite de la ligne forestière. Pourvoiries, embarcations en écorce et haltes routières sont clouées dans le récit comme autant d’avertissements mystérieux.
Anissa travaille dans une pouponnière de huskies à la lisière de la route Transtaïga quand Annun, son chien de tête, s’attaque à Léonie, l’orgueilleuse vétérinaire. Ce geste d’Annun semble ouvrir une brèche dans la vie d’Anissa ; elle monte alors dans sa vieille Lincoln, en direction de la route de la Baie James. Elle souhaite ainsi rejoindre le village fantôme de Combourg, fondé par sa grand-mère. (Résumé tiré du site de la collection Lycanthrope, chez Marchand de feuilles.)
Le lecteur suit Anissa, héroïne entêtée et peu conventionnelle, alors qu’elle tente de remonter le long de la Transtaïga comme de son passé, à la recherche de ses origines chamaniques. Au fur et à mesure que le récit progresse, des extraits surprenants du journal de sa grand-mère sont dévoilés au lecteur. La grand-mère disait-elle la vérité? Était-elle complètement folle ou entrait-elle réellement en contact avec des forces plus grandes qu’elle? En rejoignant Combourg, Anissa marchera-t-elle dans ses traces?
Pourquoi je l’aime:
Ce roman a été pour moi comme une bouffée d’air frais, car il y avait longtemps que j’espérais lire un ouvrage québécois dans ce genre, combinant à la fois un univers sombre et une écriture riche. Avec son imaginaire gothique et sa plume envoûtante, l’auteure parvient à créer une ambiance empreinte de mystère, qui dérange et charme à la fois.
Les ambiances, parlons-en ; selon moi, Ariane Gélinas excelle dans l’art de les créer, de les instaurer avec une telle force que le lecteur en est presque hanté. En tout cas, il en a été ainsi pour moi : je l’ai lu d’une seule traite, happée par l’histoire, désireuse de connaître le destin d’Anissa… et même lorsque le livre a été déposé, les derniers mots lus, je suis restée prisonnière (avec grand plaisir!) de son univers pendant les jours qui ont suivi.
Aussi, sans vouloir en dire quoi que ce soit pour ne pas gâcher l’effet final, je tiens à mentionner que j’ai adoré la conclusion du roman. J’ai ressenti un certain malaise en terminant ma lecture et j’ai eu du mal à fermer l’œil par la suite ; en général, c’est signe que quelque chose en moi a été ébranlé et, comme je l’expliquais dans mes premiers articles, cela fait partie de mes plus grands plaisirs de lecture.
Petite précision: je connais l’auteure, mais ce n’est pas du tout parce que je la connais que j’apprécie son œuvre. Souvent, nous avons tendance à encourager nos connaissances et nos amis dans leurs projets, même si leur style ou leur art ne nous fait pas réellement vibrer ; dans ce cas-ci, j’adore le travail d’Ariane pour ce qu’il est et j’attends toujours avec impatience ses nouvelles publications. C’est une jeune voix à suivre dans le domaine des littératures de l’imaginaire au Québec, croyez-moi.
À lire aussi (de la même auteure): Les deux autres tomes de la trilogie Les villages assoupis, L’île aux naufrages et Escalana, baignent dans le même genre d’ambiance onirique que le premier roman, mais leur action se situe dans des lieux et des décors différents. Aussi, si vous aimez les nouvelles fantastiques, je vous recommande fortement Le sabbat des éphémères, paru aux éditions Les Six Brumes ; il s’agit d’une autre façon de découvrir le fascinant univers de l’auteure.