Ne vous méprenez pas: j’aime le service à la clientèle. Oui oui, vous avez bien lu. J’adore conseiller les clients, leur offrir mon aide pour choisir un livre à leur goût, voir leur air ravi lorsqu’ils sont captivés par une histoire en particulier et qu’ils n’ont qu’une envie: rentrer chez eux pour commencer à lire (évidemment, j’exagère un peu, mais j’aime penser que c’est leur plan de match.) J’adore conseiller les adultes qui se cherchent un livre à apporter dans leurs bagages, les ados qui ont du temps pour lire pendant les vacances de Noël, les enfants timides (et d’autres moins) qui savent ce qu’ils aiment et veulent « d’autres livres comme *insérez ici le nom d’une série jeunesse populaire* ».
Ce que j’aime moins, c’est avoir affaire aux enfants de maternelle… âgés de 18 ans et (souvent) plus.
Durant les fêtes, les employés de commerces de détail deviennent comme des planètes: une multitude de satellites se mettent à graviter autour d’eux, les suivant partout à travers le magasin, ne les lâchant pas d’une semelle afin de ne pas perdre leur place dans la file désordonnée qui attend de l’aide. Malgré ce semblant d’ordre, ce semblant d’équilibre qui assure à tout le monde sa place dans un système à peu près civilisé, le chaos réussit à se faufiler.
Les satanés enfants de maternelle de 18 ans et (souvent) plus.
Pour eux, le terme « respect » semble perdre son sens dès qu’ils entrent dans un magasin un peu trop bondé. Le fait qu’il y ait déjà quinze personnes qui attendent pour parler au commis ne leur fait ni chaud, ni froid ; on peut même se demander s’ils ont remarqué les autres clients. D’ailleurs, ils n’hésitent pas à couper la parole au commis qui discute avec un autre client pour lui poser « juste une petite question » : ils ont toujours « juste une petite question ». Ils essaient par tous les moyens d’entrer dans le champ de vision du commis, malgré tous les efforts de ce dernier pour faire abstraction de leur présence ; ils vont même jusqu’à tirer sur le chandail du commis pour avoir son attention. Même les vrais enfants de maternelle (ceux qui auraient le droit d’agir comme ça) ne sont pas aussi irrespectueux en public.
Jamais un enfant ne m’a agrippée par le chandail pour avoir mon attention alors que je servais quelqu’un d’autre ; plusieurs adultes l’ont fait, au fil des ans. Et, sans surprise, c’était toujours durant le temps des fêtes, quand tout le monde était pressé, énervé et mis à rude épreuve.
Je sais que les fêtes peuvent être stressantes, que les magasins sont des endroits désagréables lorsque remplis de gens de la porte jusqu’au mur du fond… mais, de grâce, comprenez que tous les gens qui s’y trouvent ont le même objectif: choisir un cadeau pour ceux qu’ils aiment, tout cocher ce qui se trouve sur leur liste et quitter, le sourire aux lèvres et le cœur joyeux. Le temps des fêtes est un temps festif : en faisant preuve d’un minimum de respect envers les autres, on assure de la joie et de la bonne humeur au plus grand nombre possible.
Ceci étant dit, je vous souhaite à tous et toutes, en cette veille de nouvelle année 2015, une avalanche de bonheur, d’amour et de santé, parce que c’est ce dont nous avons tous vraiment besoin, tout le temps! Et à ceux qui travaillent dans des commerces de détail, je vous souhaite des clients du genre de ceux qui nous donnent envie de continuer à donner notre meilleur au travail… et le moins d’enfants de maternelle de 18 ans et (souvent) plus possible!